château des croisiers






À l'est d'Andrimont, une portion de territoire assez importante était connue sous le nom de "Domaine des Croisiers". une partie de ce que fut cette enclave territoriale est actuelle- ment occupée par "La Cité de l'espoir". 



 Déforestation...

                 Le domaine des Croisiers, à l'époque, a été vendu à un homme d'affaires hollandais qui avait compris que, en abattant les arbres pour les vendre à une scierie, il réaliserait un bénéfice très substantiel. Après cette déforestation, le domaine est passé dans d'autres mains. Lorsque Monsieur Voos en était propriétaire, trois étangs embellissaient le parc et le gibier était important.

                 Les lapins pullulaient au point d'y devenir une nuisance pour les agriculteurs. Il était courant qu'au moment des foins, la faucheuse découpe quelques lapins au passage. Cachés dans les hautes herbes, ils ne voyaient pas arriver les lames et se faisaient tuer avant d'avoir pu réagir. La myxomatose, passant par là, a malheureusement exterminé cette population.

                   Les écureuils eux, grands amateurs de noisettes, noix et châtaignes y étaient également nombreux. Consommant une trop grande quantité de ces fruits qui auraient pu donner naissance à de nouveaux arbres, le chef garde-chasse s'était donc fixé comme mission de limiter cette population qui échouait dans les casseroles du personnel.

                   Ce mets était, paraît-il, très apprécié. On comprend qu'une grande quantité d'écureuils étaient nécessaires pour garnir les assiettes de ce petit monde, l'équipe se composait principalement de deux gardes-chasse, un chauffeur, une femme de chambre et une cuisinière.Durant la guerre de 1940, le château a été réquisitionné par l'armée allemande, ces soldats ont cédé la place aux troupes américaines en 1944.La présence de ces derniers a laissé à Madame Vanasschen d'heureux souvenirs. Entre autres, le fait que, quelques-uns confiant leur lessive au personnel du château, il était courant de découvrir, au fond de leurs sacs de linge quelques petits cadeaux : chocolat, sucre, café par exemple.

                    Ces denrées, à l'époque, étaient coûteuses et manquaient souvent dans les ménages.Il était fréquent que les Américains distribuent des tablettes de chocolat aux enfants. Ces tablettes étaient emballées dans de petites boîtes en carton, le chocolat était couvert d'une couche de cire destinée à protéger la nourriture de l'humidité.

                  Je me souviens avoir gratté cette cire, comme beaucoup faisaient à l'époque, afin de la faire fondre et l'utiliser pour fabriquer de petites bougies. À la guerre comme à la guerre, c'était la débrouille avec ce que l'on réussissait à trouver. Deux fermiers occupaient le domaine, la famille Habets exploitait la ferme proche du château tandis que la famille Albert occupait celle située au fond de la propriété.


            D'où provient cette appellation de « Croisiers » ? D'après certaines sources, il s'agissait d'un ordre religieux : les Croisiers. Après les croisades, ces huit expéditions successives de croyants qui avaient pour but de délivrer le saint Sépulcre de Jérusalem, quelques nouvelles congrégations se sont formées. Les Templiers, les plus connus, avaient accompagné Godefroid de Bouillon en 1099, lors de sa croisade. Logés à Jérusalem dans le temple de Salomon, ils furent vite désignés sous le nom des Templiers. Cet ordre, devenu par la suite très puissant et très riche, s'était donné pour mission de protéger des brigands et des sarrasins, les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte. Au plus fort de leur gloire, ils disposaient de plus de 15000 chevaliers, de milliers de sergents, d'écuyers et de turcopoles » (il s'agissait de soldats sarrasins convertis au christianisme). Ils possédaient plus de 9000 commanderies, ainsi que de nombreuses places fortes en Orient et en Europe.

                Ce sont eux qui, pour éviter d'être détroussés par les brigands, étant souvent transporteurs de fortes sommes destinées à payer la rançon de certains prisonniers, imaginèrent l'ancêtre du chèque bancaire, la lettre de change, document inutilisable par d'autres personnes. Propriétaires d'une immense fortune, ils ne manquèrent pas de susciter la convoitise des grands dont le roi Philippe le Bel .Ce dernier, surnommé «le faux monnayeur» leur avait emprunté d'importantes sommes d'argent. Sous son règne, la monnaie dévaluait régulièrement au point de perdre en un an jusqu'au tiers de sa valeur.

             C'était la ruine pour beaucoup de ses sujets. Il y avait, avec la fortune des Templiers, de quoi résoudre ses difficultés financières. L'Église était aussi concernée par cette richesse et ne tenait pas à la voir passer dans les caisses de l'Etat. Certains historiens pensent que Philippe le Bel a mis la main sur ce trésor mais qu'il n'en aurait rien dit pour ne pas avoir de compte à rendre au pape. Jusqu'à présent, le secret du «trésor des Templiers» est bien gardé.

              La description des procès des Templiers, commencés en 1307 et organisés par des inquisiteurs dominicains, a rempli pas mal de nos livres d'histoire. Souvent morts sous la torture, leurs aveux, arrachés par d'atroces violences, indignaient les soldats du roi qui assistaient aux interrogatoires .

             Il a encore fallu de nombreuses années pour que la justice ne prenne plus en compte les renseignements fournis dans ces conditions, reconnaissant qu'à ce stade, beaucoup répétaient ce qu'on voulait leur faire dire, avec le seul espoir qu'on les achèverait ensuite. Les bûchers de l'époque ont fait un nombre de victimes comparables à celui de la sinistre guillotine lors de la Révolution Française... La fortune des Templiers les a perdus.Un autre ordre, «les Chevaliers de Malte», moins fortunés, n'ont pas eu à subir ce triste sort, les Croisiers non plus.

             Ce terme de Croisiers fait référence à la croix du Christ et aux croisades, ils ont été reconnus plus favorablement en quelques autres pays. D’autres représentants de cet ordre auraient, vers 1225, occupé le domaine des Croisiers jusqu'à la fin du XIV siècle. Devenu ensuite un état indépendant, il ne fut rattaché à Andrimont qu'en 1794.La Cité de l'Espoir, installée à ses débuts rue Albert Thomas























                                                            
                                                        











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