château Modera








C'est la famille ◦Jean-Frédéric Sauerwein (Modera) 1842-1920 •Marie-Adelaïde de Neuville 1850-1940 qui au XIX° siècke fit construire ce Château rue de Hodiamon à Heusy sur les hauteurs de Verviers ,l'ancien Château Modera a résisté au temps. Ce bâtiment témoigne de l'époque où les riches lainiers de la région se faisaient construire des habitations seigneuriales. Le temps a passé, les châteaux ont quasiment tous disparu. Le château était passé dans les mains de sa fille Germaine Modera 1881-1936 mariée le 7 octobre 1899 , Verviers, 4800, Liège, Belgique, avec Alphonse de Thier 1867-1935 Et c'est ce dernier qui résida au château avant qu'il ne se délabre petit à petit



Nous allons vous conter l'histoire du petit-fils:

 Adrien Marie Ange Fernand MODERA Avenue du Chêne 142, devenu 144 vers 1949, à Heusy Né à Heusy le 01 janvier 1914/ † 1997 à Ensival, Liège, Belgique.

Activité en mai 40 : officier de réserve au 1er Régiment de lanciers Adrien Modéra est incorporé le 31 juillet 1935 comme milicien candidat officier de réserve au 1er Régiment de Lanciers à Spa. Le 01 octobre 35, il est brigadier et le 29 février 1936 est commissionné maréchal des logis. Il est adjudant le 31 août 1936 et est placé en congé le 15 janvier 1937, son service ayant été prolongé suite au réarmement de la Rhénanie. Il effectue des rappels sous les armes les 12 juin 1938 (jusqu'au 10 juillet), du 28 septembre au 03 octobre 1938 et du 02 au 16 janvier 1939. Le 26 mars 1939, il est sous-lieutenant de cavalerie et prête serment le 11 août suivant. Le 27 août 1939, il est mobilisé jusqu'au 09 mai 1940 à l'escadron auto-blindées du 1L. Il commence alors la campagne des 18 jours au sein de cette unité. Le 27 mai 1940, il est blessé près de Ypres (à la ferme du Frezenberg, sur la commune de Sint-Juliaan) par deux balles de mitraillette, qui lui occasionnent une fracture ouverte de son humérus droit et une perforation de la fesse droite. Cette ferme du Frezenberg servait de PC au major Isebrant de Lendonck du 3e Lanciers. Les autos-blindées devaient servir à une contre-attaque, mais des éléments ennemis s'étaient infiltrés sur leur droite (au Sud). Son commandant d'escadron, Marc Deprez, est alors blessé dans la ferme à cause d'un bombardement allemand. Le 3L se replie avec l'escadron A-B du 1L. Modéra, soignant Deprez dans une grange, n'a pas entendu l'ordre de repli. Une fois arrivé en Angleterre, il reçoit un chevron de blessure, suite au témoignage du maréchal des logis Guy Schnorrenberg (le 17 juin 1944), qui était avec le commandant Marc Deprez à 1400 Hr à la ferme du Frezenberg ce 27 mai. Le chauffeur de Schnorrenberg, fait prisonnier dans la ferme avec Deprez et Modéra, peut s'échapper le surlendemain (29 mai 1940) et rejoindre le 1L. Il a vu Deprez et Modéra soignés par les Allemands au poste de secours allemand. Cela vaut pour Adrien Modéra une citation à l'ordre du jour du 3e Lanciers à Ondonck le 28 mai 1940 par le lieutenant-colonel Dugardin, commandant du 3L, et la Croix de Guerre 40-45 avec palme par Arrêté du Régent n° 2020 du 13 mars 1946 : "Officier chef de peloton d'autos-blindées, d'un calme et d'un courage remarquables au feu. S'est distingué au combat de Gheluwe et du Frezenberg. Gravement blessé au cours de ce dernier combat, en se portant au secours de son commandant également blessé." Modéra est donc alors capturé et évacué au Feldlazarett 161 à Bissegem. Le 31 mai, il entre à l'Hôpital Brugmann de Jette et y est soigné par le Dr René Dumont (un vétéran chirurgien américain de la Guerre d'Espagne) et évite d'être amputé du bras droit. Le 17 juin, il passe à l'Hôpital Saint-Pierre de Bruxelles. Le 22 juin, il est placé à une Annexe de St-Pierre, l'Institut Saint-Nicolas d'Anderlecht, jusqu'au 27 juillet. A cette date, il rentre dans ses foyers à Heusy, bras et torse plâtrés. Le 01 août 1940, il est en congé sans solde. Le 01 novembre 1940, il devient Résistant armé à l'Armée Secrète (alors encore Légion Belge) jusqu'au 07 décembre 1943. Il est actif au bureau verviétois de l'ORAF (Office de Renseignement et d'Action pour les Familles des militaires et prisonniers) et à la Croix-Rouge. Il conduit également des enfants juifs en vélo dans des familles d'accueil et en cache un chez eux : Bernard Rapaport, dont le papa, établi à Liège, a disparu dans une rafle de la Gestapo en 1942. Il recevra le diplôme de Juste parmi les Nations remis par ambassadeur d'Israël le 13 octobre 1994 et sera reçu au Palais par SA le roi Albert II le 09 mars 1995. Le 1er septembre 1942, il est au réseau Luc-Marc comme Auxiliaire ARA de 2e classe jusqu'au 15 décembre 1943. Le 08 décembre 1943, après son arrestation manquée par la Gestapo, il doit quitter la Belgique occupée. Denise Houget nous donne quelques détails sur ce départ de Verviers. Elle est alors rentrée en Belgique à Verviers, voir sa famille. Appelée par la mère de son père adoptif, Fernand Houget, elle se rend en face chez Frédéric Modéra et son épouse Margot Houget, le beau-frère et sœur de Fernand. C'est à la grande villa Marguerite, aujourd'hui disparue, de l'avenue du Chêne, à Heusy. Leur fils Adrien vient, grâce à la nuit tombée, d'échapper de justesse à une recherche allemande en s'échappant par les toits. Adrien Modéra est à présent caché chez sa grand-mère. Celle-ci, étant vaguement au courant des activités de Denise en France, lui demande si elle ne peut rien faire pour lui. Denise habille alors son cousin germain de vêtements de leur grand-mère et d'une perruque blanche. Un chapeau bien enfoncé sur la tête, et le boitement de l'aïeule bien imité, ils descendent au rez-de-chaussée. La bonne, Thérèse, dit alors à Adrien :"Oh, Madame, vous sortez si tôt et par ce froid !". Denise Houget poursuit : "Adrien a une maison sûre où il peut se réfugier, aussi je le fais sortir par la porte de derrière sur le fond du jardin et il arrive sain et sauf dans cette famille". Elle lui fait encore rédiger une fausse carte d'identité belge. Elle donne ensuite des directives à Adrien Modéra, qui se rend à Bicyclette de Verviers jusque Bruxelles comme un représentant du village de Charneux. Elle lui indique comment arriver à Paris et se présenter, à date fixe entre 3 et 4 heures, au premier confessionnal de droite en l'église de la Madeleine. Il doit avoir à la main une paire de gants et un journal sous le bras. Il trouvera une personne qui lui demandera "A quelle heure y a-t-il des confessions ?" et il devra lui répondre "Entre 3 et 4 heures". Adrien Modéra arrive à l'heure et à la date dites à la Madeleine et y rencontre Jean-François NOTHOMB. Il s'agissait d'un rendez-vous au cas où il faudrait sauver un agent. Modéra, n'ayant ni paire de gants ni journal, dit alors à "Franco" : "Je sais que je dois vous répondre quelque chose, mais je ne me souviens plus de quoi". NOTHOMB l'embarque ainsi avec d'autres dans le train pour Bordeaux. C'est ainsi qu'Adrien Modéra fait partie, le 23 décembre 1943, du 82e passage Comète par Larresore et Jauriko borda avec Thomas Combs, William Whitlow, John Ashcraft et Walter House. A Dax, ils prennent des bicyclettes et Combs, qui ne sait pas rouler à vélo, doit être poussé. A un moment, il heurte deux soldats allemands qui roulent en sens inverse. Heureusement, ces soldats l'aident à repartir. A Bayonne, ils dorment tous à l'auberge de Larre tenue par Marthe VILLENAVE épouse MENDIARA au Quartier Sutar de Anglet. Le lendemain soir, ils partent à vélo deux par deux. Après avoir traversé la Nive, ils sont arrêtés par deux gendarmes, mais leur guide les en débarrasse. Devant eux, l'autre groupe est arrêté par deux officiers allemands en voiture qui leur demandent le chemin. House ne comprend pas comment les Allemands n'étaient pas curieux de leurs groupes passant deux par deux devant eux. Ils poursuivent ensuite à pied, le guide leur répétant qu'ils mangeraient dans 45 minutes. Le guide les pousse sans arrêt. Vers 02 heures et demi, ils passent près d'un poste allemand (Esteben borda, où loge un détachement de chasseurs alpins/Gebirgsjäger). Ils traversent un petit ru qui est la frontière. Ils dorment le restant de la nuit dans une ferme (Jauriko borda). Selon le récit des aviateurs, le lendemain, ils attendent des guides et marchent en montagne une journée. Ils sont abandonnés dans un abri à chèvres. Ils sont ensuite conduits dans un autre abri et y restent deux nuits (probablement à Marteleneko borda). La veille de Noël, deux hommes viennent les chercher et les font descendre à une route. Ils perdent alors leurs guides. Ils reviennent à la dernière maison et expliquent qu'ils ont perdu leurs guides. Une heure et demi plus tard, les guides reviennent tranquillement et ils reprennent la route. En route, ils rencontrent un taxi. Un des guides donne à Whitlow un papier avec leurs noms, grades et matricules, renseignements qu'il a réunis dans la montagne. Puis, ils se retrouvent à San Sebastian pour la Noël. Aucun des aviateurs ne signale la présence d'Adrien Modéra avec eux, probablement suite à des consignes de NOTHOMB. Le dossier d'Adrien Modéra nous révèle qu'entre le 23 et le 31 décembre 1943, il est interné à Lecumberri (commune d'Elizondo) en Espagne. Il se sera donc séparé de ses compagnons d'évasion à son arrivée en Espagne. Encore une fois, cette séparation est sans doute due à des consignes particulières de "Franco". Le dossier d'Adrien Modéra nous indique encore qu'il bénéficie le 05 janvier 44 de l'hébergement gratuit en Espagne jusqu'au 1er février 44, puis le 02 février d'un hébergement gratuit au Portugal, et ce jusqu'au 21 février. Il perçoit un rappel de traitement du 08 décembre 43 au 21 février 44. Son statut d'Evadé est bel et bien interrompu du 20 au 23 Décembre.





Son épouse Claire Janne d'Othée •Née le 10 mars 1922 - Aye, 6900, Luxembourg, Belgique a aussi aussi donné une contribution durant cette dernière guerre

 archives le soir 2002

  Sur son secrétaire, l'album des photos est terminé. Et, dimanche, Claire Modera-Janne d'Othée, 86 ans, l'emportera dans le New Jersey d'Obama. Ce n'est pas un cliché. Claire Modera-Janne d'Othée ne fait absolument pas ses 86 ans. Dans son appartement de l'avenue Nicolaï, à Heusy, elle a le mouvement sûr et précis d'une trentenaire abonnée au fitness. «Que voulez-vous que j'y fasse, sourit l'octogénaire. J'ai de la chance, beaucoup de chance, celle notamment de jouir d'une bonne santé.» Cette étonnante résistance physique permet allégrement à Claire Modera de faire montre d'un dynamisme remarquable. Ainsi, en faisant fi de l'âge calendrier, la Heusytoise boucle actuellement sa valise avant de s'envoler, toute seule, pour New York, aux États-Unis, pour rejoindre «son» amie Maria dans le New Jersey. «Ma fille me conduit à l'aéroport et, à New York, les enfants de Marie seront là pour m'accueillir. C'est vraiment facile, ajoute la veuve d'Adrien, disparu voici 11 ans déjà, et l'un des 1443 citoyens belges reconnus comme «Justes parmi les Nations». «Pendant la dernière guerre, raconte la grande voyageuse, ma future belle-maman, Marguerite Houget, habitait avec ses enfants, dont mon mari et ses soeurs Marie-Josée et Cécile, la grande villa Marguerite, aujourd'hui disparue, de l'avenue du Chêne, à Heusy. Toute la famille s'est mobilisée par héberger un petit garçon juif, Bernard Rapaport, dont le papa, établi à Liège, a disparu dans une rafle de la Gestapo en 1942.» Bernard a une soeur, Maria, prise en charge par des religieuses de Banneux. À la Libération, la maman retrouve ses deux enfants. Elle gagne l'Amérique où elle refait sa vie. Maria, sa fille, qui va avoir 75 ans le 1erdécembre prochain, garde le contact avec les Heusytois et leurs enfants. «Ma belle-soeur Cécile l'invitait souvent. Mais voici huit ans, elle est tombée gravement malade pendant la semaine où elle devait recevoir son amie juive, poursuit la veuve du Juste (comme Marguerite, Cécile et Marie-Josée, reconnus par Yad Vashem de Jérusalem comme sauveteurs, pendant la Shoah, de Juifs en danger de mort). J'ai pris le relais et nous avons fraternisé. D'ailleurs, en septembre 2001, c'est-à-dire quand les avions des terroristes se sont écrasés sur les tours de New York, j'y étais, seule évidemment. Et, en voiture, nous avons été dans le Connecticut, chez Nancy, la fille de Maria, puis à Boston où j'ai la chance d'avoir un neveu au travail. Et j'y suis retournée en 2003. C'est formidable.» Dimanche, Claire Modera-Janne d'Othée sera à Kennedy Airport pour le petit-déjeuner avec la fille de Maria et ses enfants. Ils iront ensuite chez la maman, dans le New Jersey, qui ne sait pas que son amie heusytoire est invitée par la fête anniversaire des 75 ans de la petite réfugiée de Banneux. «Je vais lui offrir l'album de photos de famille que je viens de terminer», précise l'octogénaire qui ne restera que dix jours aux États-Unis pour être présente au pays pour les fêtes de fin d'année (elle a 3 enfants, 15 petits-enfants, 8 arrière-petits-enfants et 10, c'est sûr, au printemps). «Je crois que cela fera plaisir à Maria.» Et comment donc!






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