Ensival ( pont d' )


Les Ponts



rivière


    - Pour comprendre notre cité, il faut établir une distinction entre les endroits où il n’y avait plus de cours d’eau et ceux où réellement un pont franchit la rivière. Les premiers résultent de la canalisation ou le comblement qui ne laisse plus apparaitre de cours d’eau. Les seconds se limitent à la Vesdre, dans son cours à travers la ville, venant de Dolhain vers Pepinster.
    - La plupart de nos ponts ne sont pas revêtus de plaques indicatrices ni de mention, si fréquente ailleurs, donnant le nom de la rivière : «la Vesdre». Ils n’ont donc pas de noms, ou portent la dénomination de la rue qui les franchit ; cela est le cas le plus fréquent. 

                                                                                                               Enumérons nos ponts d’Est en Ouest :


Pont d'Ensival

     - En partant de la Grand Place, un pont sur la vesdre conduit à Lambermont, à la rue Francval à gauche et à la rue de Francomont à droite , au pied de la rue Chereau. Il succède à un gué et pendant longtemps, ce pont de pierre fut le seul entre Verviers et Pepinster.
   - On le trouve sous la dénomination de "Grand Pont", "Pont de Francval", et pendant longtemps de " Pont Krans", nom d'un pharmacien de l'officine voisine. 
       




     Un de ces ouvrages d’art parmi les premiers construits dans la région fut le pont d’Ensival couramment dénommé le Pont. Un premier pont en bois le précéda, jeté sur la rivière à date inconnue. On peut seulement affirmer que cette date se situait avant 1430, 

     Si nous référons à un acte de la cour de justice de Verviers au sujet d’une rente créée au profit de ce pont. Ces rentes étaient perçues par les mambours du pont, personnages mis en place par les Ensivalois eux-mêmes pour veiller à l’entretien de l’ouvrage d’art.

      Il était de coutume. qu’une situation particulière venait à se présenter dans un hameau du ban de Verviers, que le Magistrat laissât les gens de l’endroit nommer des administrateurs (mambours) spécialement installés pour s’en occuper. A cette époque lointaine où fut jeté le premier pont en bois en amont du gué primitif, sa construction nécessita des moyens financiers importants. 

     En pareilles circonstances, le prince sollicité, répondait par le don d’une pièce de terrain prélevée sur son domaine. Parfois au il autorisait l’abattage de chênes pour servir à la construction en question: pont, bâtiment, hospice, etc. Les terrains étaient mis en vente; il en résultait la création de rentes dont les mambours percevaient les intérêts.

       Ce n’était pas que simple thésaurisation car les flots de la Vesdre en période de crue minait les fondements du pont quant ils ne le démolissait pas  tout simplement. 

        Plusisurs de ces pont se succédèrent au fil du temps.. Le pont de Francval (anciennement Le Pont). A l’origine, construit en bois; édifié en pierres après sa destruction par la crue de 1562. 

 Plusieurs de ces ponts se succédèrent au fil du temps. On ne connaît pas le nombre de ces mambours, dont la trace, faute de registres parvenus jusqu'à nous ne se retrouve que dans les actes des cours de justice de Verviers et de Theux. 

      L’inondation de 1562 amena les Ensivalois à vouloir remplacer par un pont de pierres le dernier de ces ponts en bois qui venait d’être disloqué sous les coups de boutoir de la Vesdre.

       Le Prince Robert de Berghes (1557-1564) répondit favorablement aux sollicitations des quatre mambours qui venaient d’être nommés par les Ensivalois. Pour la bonne règle, son successeur, Gérard de Groesbeeck (1564-1580), demanda au châtelain (gouverneur) de Limbourg l’agrément de son souverain, la Vesdre faisant frontière avec le duché de Limbourg. 

      La construction était déjà en cours et tout porte à croire qu’elle fut achevée assez rapidement. Ce n’est toutefois qu’en 1571 qu’un document d’archives en fait formellement mention.

       L'institution des mambours du pont prit fin, selon toute logique, lorsque la communauté d’Ensival détachée de Verviers, fut dotée le 25 janvier 1656 d’une administration autonome. 

        Il y au bien en 1764, des travaux de réfection au pont, mais en 1785 les choses prirent une autre tournure. Le Magistrat d’Ensival tenta de faire intervenir la communauté de Grand- Rechain dans les frais de restauration de l’arche s’appuyant sur la rive limbourgeoise. Cette communauté ne l’entendit pas de la sorte et fit rechercher par son greffier s’il existait une preuve d’une quelconque obligation de sa part.

       Fort heureusement pour elle, la recherche aboutit à un résultat négatif. En vendémiaire an IV, au moment de l’annexion à la France, les intérêts des rentes, au nombre de 16, atteignaient annuellement 52 francs, 55. Un droit de passage, qui rapportait un complément de ressources avait cessé d’être perçu depuis cette époque. 

        Quelques années plus tard, en l’an XI, la commune d’Ensival souhaitait le rétablissement de la perception du droit de passage; quant aux intérêts des rentes, les arriérés atteignaient 130 francs, 50. La situation était d’autant plus grave que le pont nécessitait des réparations pour un montant qu’on évaluait à 2.000 francs, à supporter par Ensival, qui en vint à demander, comme on le sait, de voir Francomont et ses manufactures détachés de Lambermont. 

      Parmi les arguments avancés pour ce rattachement à Ensival, on faisait remarquer que la commune de Lambermont ne contribuait pas aux frais d’entretien du pont et qu’il était même à craindre qu’elle proteste contre le rétablissement du droit de passage. 

       Le hameau de Francomont était assez éloigné du village de Lambermont, où résidaient le maire et l’adjoint. En outre, 300 ouvriers ensivalois travaillaient à Francomont; il fallait assurer leur sécurité lorsqu’ils franchissaient ce pont, devenu vétuste.

        Un rattachement de Francomont à Ensival aurait, bien sûr, été bénéfique à cette dernière commune en lui assurant de substantielles rentrées fiscales alors qu’elle supportait les inévitables charges sociales de cette masse de travailleurs. L’annexion n’eut pas lieu et le pont attendit jusqu’en 1807 d’indispensables travaux de restauration. 

        Les industriels Sauvage et David, de Francomont, intervinrent pour un tiers dans ces travaux, évalués à 600 francs. Une reconstruction intégrale eut lieu en 1846, les deux communes d’ Ensival et de Lambermont étant cette fois intéressées. 

         Il en fut de même lorsqu’on procéda, le 19 septembre 1930, à l’adjudication publique des travaux d’élargissement du pont. 

           Sous l’Ancien Régime donc, la Vesdre marquait la frontière entre le duché de Limbourg, dans les Pays-Bas espagnols, ensuite autrichiens, et le marquisat de Franchimont, dans la principauté de Liège. De ce fait, le pont vit s’installer deux bureaux de perception, que les gens de l’endroit désignaient parfois sous le nom de comptoir. Les chroniques Ensivaloises rapportent que le percepteur des droits limbourgeois solennisait l’avènement d’un nouveau souverain en illuminant son comptoir et en tirant un feu d’artifice en signe d’allégresse.

         En d’autres circonstances plus dramatiques, lorsqu’un manant de la seigneurie de Grand-Rechain était banni (le défaut de paiement de la taille et la mauvaise conduite pouvaient mener à cette décision extrême), l’intéressé était conduit au pont et “prié”, sous menace d’emprisonnement, de ne plus reparaître dans la seigneurie. 

         La communauté d’Ensival rendait, à l’occasion, la réciprocité à ses voisins. Plusieurs Ensivalois résidant au ban de Theux furent ainsi expulsés pour non-paiement de la taille le 11 janvier 1675. Il y en eut d’autres le 18 novembre 1743 et, à la fin de l’Ancien Régime, les 21 avril 1792 et 25 avril 1793. 

       Le pont conserva une importance stratégique, qu’il perdit après la construction de la route de la vesdre. Ainsi, par exemple, en 1748, vers la fin de la guerre de la Succession d’Autriche, les troupes Françaises en marche vers Maestricht trouvèrent les eaux de la Vesdre gonflées par la pluie et la fonte des neiges; elles furent contraintes à effectuer un détour par Ensival et Verviers où se trouvaient des ponts en pierres.

      Pendant la Révolution liégeoise, les Patriotes avaient barré le pont par une “porte”. A L’arrivée des troupes exécutrices, tout rentra dans l’ordre et la “porte” fut abattue.

      Au cours de la seconde guerre mondiale, à deux reprises, la circulation fut entravée sur le pont de Francval. Une première fois, pendant la mobilisation de l’armée belge en 1939, un obstacle y fut disposé. Le 7 septembre 1944, les Allemands en retraite contraignirent quelques habitants à y barrer le passage. L’avance des chars américains n’en fut pas ralentie pour autant, Ensival ayant été atteint par le pont du Purgatoire, resté intact.     









article de JP

                 Un des premiers ponts construits en pierre dans la région fut le pont d'Ensival, couramment appelé le Pont. Un premier pont en bois le précéda, jeté sur la rivière à une date inconnue. On peut seulement affirmer que cette date se situait avant 1430, si on se réfère à un acte de la cour de justice de Verviers au sujet d'une rente créée au profit de ce pont.

               Ces rentes étaient perçues par les mambours du pont, personnages mis en place par les Ensivalois eux-mêmes pour veiller à l'entretien de l'ouvrage d'art,chose courante dans le ban de Verviers. A cette époque lointaine, la construction du premier pont en bois nécessita des moyens financiers importants.

               Lorsque des travaux d'une telle ampleur nécessitaient énormément de fonds, il était de coutume que le prince, sollicité, réponde par le don d'une pièce de terrain prélevée sur son domaine. Parfois aussi il autorisait l'abattage de chênes pour servir à la construction en question (pont, bâtiment, hospice, etc.). Les terrains étaient mis en vente et il en résultait la création de rentes dont les mambours percevaient les intérêts. L'institution des mambours prit fin lorsque la communauté d'Ensival, détachée de Verviers, fut dotée en 1656 d'une administration autonome. Les flots de la Vesdre, en période de crue, minaient les fondements du pont, quand ils ne le démolissaient pas tout simplement.

             Ainsi, plusieurs de ces ponts en bois se succédèrent au fil du temps. L’inondation de 1562 eut raison du dernier édifice en bois, et les Ensivalois voulurent le remplacer par un pont de pierres. Le prince De Berghes répondit favorablement aux demandes des mambours. Son successeur, de Groesbeeck demanda l'agrément du duc de Limbourg, la Vesdre faisant frontière avec le duché.

              Le pont fut achevé assez rapidement mais ce n'est qu'en 1571 qu'un document en fait formellement mention. Il y eut des travaux de réfection en 1764 et 1785. Le pont se dégrada par la suite, mais il fallut attendre 1807 pour qu'il soit de nouveau remis en état,après un différent entre Lambermont et Ensival concernant le rattachement de Francomont à Ensival (qui n'eut pas lieu).

              Une reconstruction intégrale eut lieu en 1846 et le pont fut élargi en 1930-1931. On le trouve sous la dénomination de "Grand Pont", "Pont de Francval", et pendant longtemps de " Pont Krans", nom d'un pharmacien de l'officine voisine.  

  









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