Le perron de Stembert





        - Le Perron de Stembert était, en réalité, une simple fontaine, au même titre que quatre autres puits disséminés dans le village et permettant à la population locale de s’approvisionner en eau potable.
    Une autre photo, datant de 1909 – 1910 nous le montre à l’endroit où il se situe encore aujourd’hui. Apparemment, il fut déplacé à plusieurs reprises et se trouva durant pas mal de temps en pièces détachées contre le mur de la ferme Jardon, située sur l’actuelle Place du Perron.Il fut restauré en 1982 par les ouvriers communaux de la Ville de Verviers et inauguré le 1er mai de cette même année sur la place Natalis, laissant ainsi la place du Perron…sans perron ! 

    - Deux dates y figurent : "1856"et "1877" ainsi que l’inscription "Hommage reconnaissant à R.H.J. Lelotte et N.J. Dorman, bourgmestres de Stembert, par leurs administrés"




                 Si aujourd’hui l’eau courante est une chose devenue normale et indispensable pour chaque habitation, il n’en fut pas toujours de même pour notre village de Stembert. On sait que le Grand-Vivier existait déjà bien avant 1778 et qu’il servit d’abreuvoir pour les bêtes, d’approvisionnement en eaux pour le travail du textile et également d’approvisionnement en eau potable pour les habitants.

                 Arthur Fassin, dans son livre de 1890 nous indique qu’il existait cinq puits qui alimentaient le village. A cette époque (fin du 19ème siècle), trois existaient toujours : « lu grand pusse » (le grand puits), « lu nou pusse » (le nouveau puits) et « lu fontaine dè marihau » (la fontaine du maréchal, ainsi nommée parce que située à proximité du maréchal ferrant nommé « Rahier »). Dès les premières sécheresses, ces sources se tarissaient, mettant fortement dans l’embarras la population. Il fallait aller s’approvisionner à Mangombroux.

En 1804, le Conseil communal de Stembert demande l’appui du sénateur « Monge » pour obtenir des subsides afin de pouvoir prendre les eaux des différentes sources des hauteurs du village pour les amener au centre par des tuyaux. Monsieur Fassin donne l’extrait suivant : « Cette commune située sur une vaste plaine et dominée par une montagne, est privée d’eau pendant plus de neuf mois de l’année. Les habitants ne peuvent s’en procurer, non seulement pour leur consommation, mais encore pour leur bétail, qu’en faisant une demi-lieue de chemins et notamment au sein du village de Mangombroux, défaut qui dans le cas d’incendie nous réduit à l’impossibilité de porter aucun secours. Cette privation d’aliment de première nécessité nous expose en outre au grand inconvénient de ne pouvoir alimenter les fabriques de draps qui s’y sont établies, fabriques qui feraient le bonheur de cette commune en même temps qu’elles sont l’âme d’un état ».
              

                   Malgré cette exposition assez éloquente et un peu exagérée de la situation, il ne fut donné aucune suite à cette requête. Ce n’est que cinquante ans plus tard que les administrateurs conçurent d’exécuter le projet. Des travaux furent entrepris dans la commune dans le but d’y chercher une source suffisante. Cela ne donna aucun résultat. En 1853, l’architecte Cornet, de Verviers, élabora un plan par lequel, allant prendre l’eau dans le ru intarissable de Mariomont, on pouvait alimenter deux fontaines. Ce projet reçut l’approbation du Conseil qui vota, le 3 mars 1853, un subside 3.000 francs sur les 6.000 francs que coûtait l’installation. La Députation permanente refusa l’accord du subside qui lui était demandé mais une nouvelle pétition, présentée en 1855 au Ministre de l’Intérieur, lui fit l’agréer.


            Lors de la première adjudication, le 25 février 1856, personne ne se présenta. Une autre eut lieu le 12 mars 1856 et les soumissions furent au nombre de deux. La moins élevée montait à 6.800 francs. L’adjudicataire ayant refusé l’offre de 6.200 francs (ce qui représentait un fameux budget à l’époque), le Conseil demande à exécuter ces travaux en régie, c’est-à-dire par les habitants de la commune, sous la surveillance d’un des chefs. La permission fut accordée et l’année suivante, le centre du village avait sa distribution d’eau avec son perron ou fontaine publique.





































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